Anxiété de séparation : les 3 causes fréquentes (+ Solutions)

L’angoisse de séparation est un état d’anxiété normal chez le jeune enfant mais qui peut se transformer en trouble anxieux, chez l’enfant comme chez l’adulte. Entre angoisse excessive à l’idée de perdre ses proches, cauchemars et troubles psychosomatiques, l’anxiété de séparation peut devenir un trouble envahissant et à l’origine de fortes souffrances. Mais qu’est-ce qui en est à l’origine et comment l’apaiser, voire en guérir définitivement ?
Quelles sont les causes de l'anxiété de séparation ?
Les causes de l'anxiété de séparation varient considérablement d'un individu à l'autre. D'ailleurs, cette dernière résulte souvent d'une combinaison de facteurs génétiques, environnementaux et personnels.
Cause n° 1 : Un événement de vie traumatisant
Ce trouble anxieux puise souvent son origine dans un événement de vie traumatisant. Le DSM-5 énumère les cas de figure les plus fréquents chez l'enfant :
- Décès d'un membre de la famille ou d'un animal familier (assorti à un deuil compliqué) ;
- Maladie touchant l'enfant personnellement ou un membre de la famille ;
- Changement d'école ou déménagement ;
- Divorce des parents ;
- Immigration ;
- Séparation forcée avec l'une des figures d'attachement suite à une catastrophe.
Cause n° 2 : Une relation parent-enfant déséquilibrée
Une relation parent-enfant déséquilibrée contribue au développement de l'anxiété de séparation. Des parents toxiques, intrusifs, imprévisibles ou indisponibles génèrent une instabilité émotionnelle forte chez l'enfant. Le manque affectif, le peu de réassurance et de soutien créent ainsi un terreau angoissant. De même, des parents surprotecteurs ne permettent pas à l'enfant de devenir plus autonome et de prendre confiance en lui.
Un enfant ayant développé un type d'attachement insécurisé ne se sent pas suffisamment en confiance pour explorer le monde et se séparer de ses parents. Ce qui déclenche un trouble de l'attachement. Souvent, une blessure de rejet ou une blessure d'abandon est encore à vif. L'enfant se positionne alors dans un type d'attachement ambivalent, évitant ou désorganisé, ce qui rend les séparations d'autant plus difficiles et anxiogènes.
Les 4 types d'attachement | Caractéristiques majeures |
Attachement sécure | L'enfant se sent suffisamment en sécurité pour explorer son environnement. Il sait que ses figures d'attachement répondront à ses besoins émotionnels. |
Attachement ambivalent | L'enfant s'inquiète de la disponibilité et de la réactivité de ses figures d'attachement. Il recherche constamment leur attention tout en étant difficile à apaiser et à contenter. |
Attachement évitant | L'enfant semble détaché et indifférent à l'égard de ses figures d'attachement. Il évite de rechercher leur réconfort ou leur proximité et se comporte en leur présence comme si elles n'existaient pas. |
Attachement désorganisé | L'enfant présente des comportements confus envers ses figures d'attachement. Cela résulte souvent de relations parentales marquées par la peur ou la violence. |
Cause n° 3 : Des facteurs génétiques
D'après le DSM-5, la cause de l'anxiété de séparation chez l'enfant peut être héréditaire. Une étude portant sur un groupe de jumeaux âgés de six ans, issus de la population générale, démontre que le taux d'héritabilité atteint 73 %. Ce chiffre serait plus important chez les filles.
Comment apaiser l'angoisse de séparation chez le jeune enfant ?
Il existe plusieurs astuces pour aider votre tout-petit à traverser cette période d'angoisse. Vous pouvez l'aider à développer des mécanismes d'adaptation sains qui l'encourageront à faire face à l'appréhension de la séparation.
1 - Mettez en place des routines de séparation rassurantes
Commencez par établir des routines de séparation répétitives et prévisibles. Ainsi votre enfant sait à quoi s'attendre lorsque vous quittez sa chambre le soir ou quand vous le déposez à la crèche le matin. La mise en place d'un petit rituel peut l'aider à affronter ce moment. Par exemple, choisissez une marque de tendresse spéciale comme un baiser sur le front ou un geste câlin particulier.
2 - Encouragez l'indépendance de votre enfant
Durant de courtes périodes, offrez à votre petit l'occasion d'explorer son environnement et de jouer seul. Lorsque vous videz le lave-vaisselle ou lisez dans le canapé, installez-le à quelques mètres de vous avec ses jouets. Cela renforce son sentiment d'autonomie tout en le rassurant, puisqu'il a conscience que vous êtes à ses côtés.
3 - Verbalisez votre départ
Avant de quitter votre enfant, verbalisez les raisons de votre départ et rassurez-le. Quel que soit son mode de garde, expliquez-lui qu'il sera en sécurité avec la personne qui s'occupera de lui. Précisez que vous le retrouverez après le travail. Au moment du coucher ou de la sieste, dites-lui que vous reviendrez le chercher ensuite. Évitez de lui communiquer votre stress à l'arrivée de la baby-sitter ou au moment de votre départ.
4 - Aidez-le à assimiler la permanence de l'objet
Autre conseil intéressant pour créer un climat sécurisant. Jouez avec votre enfant pour qu'il assimile le concept de permanence de l'objet. Par exemple, cachez votre visage derrière une couverture quelques secondes puis baissez-la en disant "coucou". Ainsi, votre bout de chou prend peu à peu conscience que vous existez toujours même s'il ne vous voit pas.
5 - Ne vous éternisez pas quand vous le déposez à la crèche
Ne vous éternisez pas quand vous quittez votre enfant, au risque de voir ses pleurs redoubler. Même si c'est la première fois que vous le laissez chez l'assistante maternelle ou à la crèche. Bien entendu, appliquez votre routine pour le rassurer. Puis partez dès qu'il se trouve entre de bonnes mains.
Guérir de l'angoisse de séparation à l'âge adulte
Au quotidien, vous éprouvez des difficultés à faire face aux séparations ? Seul un professionnel de santé mentale (psychiatre ou psychologue) est capable de poser un diagnostic fiable et de vous proposer un soutien personnalisé pour reprendre confiance en vous.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC)
La psychothérapie continue de faire ses preuves dans le traitement de ce trouble. La thérapie cognitivo-comportementale vous invite à explorer les pensées et les croyances sous-jacentes qui contribuent à l'anxiété de séparation. Grâce à cette approche thérapeutique, vous vous exposez progressivement aux situations qui font naître l'anxiété, mais de façon contrôlée et sécurisée.
Les techniques de relaxation et de gestion du stress
Les techniques de relaxation et de gestion du stress représentent des outils efficaces pour apaiser l'anxiété de séparation, soulager les crises d'angoisse et favoriser votre bien-être émotionnel. La méditation et la pleine conscience vous aident à vous ancrer dans l'instant présent et à calmer les pensées anxieuses qui vous envahissent. Le yoga et le taï-chi, quant à eux, vous invitent à relâcher les tensions physiques.
Le traitement médicamenteux en complément
Si l'anxiété de séparation entraîne une détresse significative, votre médecin traitant ou votre psychiatre peut décider de vous prescrire un traitement médicamenteux à base d'antidépresseurs appartenant à la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Ces derniers soulagent l'anxiété à court terme mais ne remplacent pas une psychothérapie.
Identifier l’origine d’une anxiété de séparation peut-être essentiel pour réussir à s’en défaire. S’il existe quelques stratégies simples et efficaces à mettre en place pour apaiser une angoisse de séparation chez le petit, des solutions thérapeutiques sont parfois nécessaires lorsque ce trouble anxieux est installé et cause souffrance et mal-être. Car les répercussions deviennent souvent difficiles à vivre : état dépressif, addiction, crises d’angoisse…
La thérapie cognitive et comportementale se révèle être une thérapie de premier choix, parfois combinée à un traitement et à des techniques de relaxation. N’oubliez pas : vous pouvez en finir avec l’anxiété de séparation, alors n’hésitez pas à en parler à un professionnel.