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Burnout : Les 6 causes de l’épuisement professionnel (+ Solution)

Lucie M

Bore out, brown out et burn out sont des sujets d’actualité récurrents depuis quelques années. Véritable épuisement physique, émotionnel et mental, le burn-out est un terme généralement utilisé pour parler d’un épuisement professionnel.

Être fatigué, stressé, ne plus avoir envie de se rendre à son travail durant quelques jours ne signifie pas forcément que vous avez basculé dans l’épuisement professionnel. Ce dernier se caractérise par des troubles physiques et psychiques qui engendrent, à terme, de graves conséquences sur le quotidien.

Pouvant aller jusqu’à la dépression, il est essentiel de comprendre le processus qui mène jusqu’à cet extrême, d’en connaître les causes ainsi que les solutions possibles pour sortir de cet état de stress permanent.

C’est quoi un burn-out ? (Définition)

Si, contrairement à une idée répandue, le burn-out n’est pas une dépression, il peut pourtant y conduire. Le stress intense et récurrent ressenti, s’il n’est pas diagnostiqué et pris en charge, mène à un point de rupture alors que la personne continue à travailler, au détriment de son état de santé.

C’est le 1er juillet 1969 que la sémantique du burnout (qui s’écrit également burn out ou burn-out) est utilisée pour la première fois. Loretta Bradley est à l’origine de cette expression, aujourd’hui largement répandue. Professeure et coordinatrice des conseillers d’éducation de l’Université technique du Texas, elle évoque alors le stress lié au travail. Le psychiatre Herbert Freudenberger aborde ce sujet plus en détail dans les années 70. Il parle de “manifestation extrême du stress”.

S’il a aujourd’hui une échelle de mesure qui porte son nom, Maslach, en 1976, décrit les symptômes de burn-out dans un contexte purement professionnel et lui donne 3 dimensions :

  1. Un épuisement physique et/ou émotionnel ;
  2. Une dépersonnalisation pouvant entraîner une déshumanisation des clients, des patients ;
  3. Une absence d’accomplissement personnel.

La définition du syndrome par Maslach est toujours d’actualité aujourd’hui. Il est important d’ajouter que ce syndrome d’épuisement n’est pas reconnu comme tel dans le DSM-5 (Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux), malgré les nombreux travaux et recherches menés sur le sujet.

Qu’en est-il de la CIM-10 ?
Dans la Classification internationale des maladies (CIM 10), l’épuisement professionnel n’est pas classé parmi les « troubles mentaux et du comportement », mais dans le chapitre XXI consacré aux « facteurs influençant sur l’état de santé et motifs de recours aux services de santé », à la rubrique des « sujets dont la santé peut être menacée par des conditions économiques et psychosociales », avec le code Z 73-0 renvoyant au surmenage.

Quelles sont les causes du burn out ?

Le burn-out est le plus souvent le résultat d’une surcharge de travail, de pressions constantes, d’un manque de soutien, d’un déséquilibre entre les exigences professionnelles et les ressources personnelles, ainsi que d’autres facteurs liés à l’environnement de travail.

Cause n° 1 : Une surcharge de travail omniprésente

La surcharge de travail est une cause très largement évoquée par les personnes qui souffrent d’épuisement professionnel. Elle revêt différentes formes :

  • Une charge de travail trop importante ;
  • Des délais serrés à respecter ;
  • Des responsabilités écrasantes.

Les personnes touchées par le burn-out sont souvent extrêmement investies dans leur emploi et, malgré la pression, continuent à vouloir travailler, en débit de leur état de santé qui se dégrade.

Cause n° 2 : Un possible manque d’autonomie

La perte de contrôle et d’autonomie dans son travail augmente le risque d’épuisement. La difficulté, voire l’impossibilité de prendre des décisions, d’influencer son environnement, ses conditions de travail et de répondre aux attentes engendre la sensation d’être piégé et provoque un désengagement progressif.

Cause n° 3 : Un manque de soutien social et hiérarchique

Lorsque les premiers signes d’épuisement apparaissent et qu’aucun soutien social n’est apporté (aucune aide des collègues, de l’organisation dans son ensemble et des supérieurs hiérarchiques), le cercle vicieux du burnout se met en place.

Le sentiment d’isolement et le manque de soutien émotionnel peuvent aggraver le stress et l’épuisement professionnel.

Cause n° 4 : Un déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle

Lorsque les exigences professionnelles prennent le dessus sur la vie privée, il peut en résulter un déséquilibre qui favorise le burn-out. Les longues heures de travail, les attentes constantes de disponibilité, le manque de temps pour se détendre et se ressourcer peuvent épuiser les individus à la fois physiquement et mentalement.

Les soucis professionnels sont alors rapportés à la maison et la personne ne parvient plus à penser à autre chose qu’à cela, ce qui renforce le stress déjà largement présent. Il n’existe alors plus de “lieu de décompression”.

Cause n° 5 : Des valeurs professionnelles impactées

Lorsque les valeurs d’un sujet sont en conflit avec celles promues par l’organisation ou le travail qu’il effectue, cela peut créer un stress et un désengagement qui conduisent au burn-out. Cette dissonance est communément appelée le conflit de valeurs. Lorsque ces dernières ne nous correspondent plus, nous entrons alors en désaccord avec les pratiques éthiques et le manque de sens devient insurmontable.

Cause n° 6 : Les professionnels de santé particulièrement exposés

Les professions de santé sont particulièrement sujettes au burn-out. Cet état de fait est aujourd’hui établi, en particulier depuis la pandémie de covid qui a vu les hôpitaux se vider de ses soignants : infirmiers et médecins urgentistes en tête.

La HAS (Haute Autorité de Santé) a d’ailleurs rappelé que Les soignants sont une population à risque historiquement identifiée et objet de nombreuses études montrant une morbidité particulièrement élevée« .

À la surcharge de travail évoquée précédemment, il faut ajouter :

  • Les horaires de poste particuliers, nuits et week-end compris ;
  • Les nombreuses heures supplémentaires ;
  • Les conditions de travail difficiles ;
  • L’exposition à la souffrance des autres, à la douleur, au deuil ;
  • La nécessité de faire face aux situations d’urgence ;
  • La pression constante ;
  • Les décisions et les responsabilités vitales à prendre ;
  • Le manque de ressources humaines et matérielles ;
  • La violence présente dans les hôpitaux, en particulier dans les services de santé d’urgence.
Un risque accru parfaitement identifié
Le personnel médical et paramédical étant particulièrement touché par l’épuisement professionnel, la HAS a publié une fiche mémo sur le sujet le 22 mai 2017. Elle permet aux médecins généralistes et du travail de comprendre et de diagnostiquer ce syndrome. Ainsi, ils sont davantage en mesure d’apporter leur aide aux professionnels de santé en situation de détresse. Il existe aussi une plateforme téléphonique spécifiquement dédiée à ce risque. Elle se nomme « Soins aux Professionnels de Santé » (SPS) et a été créée en 2016.

Existe-t-il un test pour confirmer le diagnostic d’épuisement ?

Oui, plusieurs tests psychologiques existent pour identifier l’épuisement professionnel. Le MBI et le CBI sont des outils standardisés qui permettent d’évaluer les niveaux de burn-out et ses dimensions spécifiques chez les individus. Ils sont utilisés pour fournir des mesures quantitatives et des indicateurs du niveau d’épuisement, ce qui peut aider à son identification précoce, sa prévention et sa gestion dans les milieux de travail.

Le Maslach Burnout Inventory (MBI)

Le Maslach Burnout Inventory est un questionnaire développé par Christina Maslach et Susan Jackson en 1981 pour évaluer le burn-out dans le contexte professionnel. Il en mesure trois dimensions principales :

  1. L’épuisement émotionnel : évalue l’épuisement et la fatigue émotionnelle associés au travail.
  2. La dépersonnalisation : mesure le développement d’une attitude négative, de cynisme et de déshumanisation envers les autres.
  3. L’accomplissement personnel : évalue le sentiment de compétence, de réussite et de satisfaction personnelle lié au travail.

Le Copenhagen Burnout Inventory (CBI)

Le Copenhagen Burnout Inventory est un autre questionnaire d’évaluation, développé par le Dr Marie Pejtersen et ses collègues à l’Université de Copenhague. Il mesure lui aussi trois dimensions du syndrome, mais avec une orientation un peu différente :

  1. L’épuisement personnel : évalue l’épuisement physique et émotionnel résultant du travail.
  2. L’épuisement lié au travail : mesure l’épuisement spécifiquement lié au contexte professionnel.
  3. L’épuisement clientèle : évalue l’épuisement résultant des interactions avec les clients, les patients ou les bénéficiaires.

Pour une utilisation appropriée et des résultats optimaux, il est essentiel de noter que ces questionnaires doivent être réalisés par des professionnels qualifiés (psychologues ou psychiatres).

Comment se soigner d’un burn-out ?

La prise en charge du burn-out doit être individualisée afin de répondre aux besoins spécifiques de chaque individu. Elle passe notamment par des interventions psychothérapeutiques, une libération de la parole et un arrêt maladie, pour extraire le travailleur de son milieu professionnel, responsable de sa souffrance.

Ne pas traiter le burn-out et laisser la personne sur son lieu de travail va inexorablement engendrer une aggravation de son état, la conduisant même possiblement vers des symptômes de la dépression, voire des tendances suicidaires.

Un diagnostic clair est la première étape vers un traitement efficient. Viennent ensuite un éloignement du lieu de travail, une psychothérapie, un temps pour se ressourcer et une réflexion sur le retour à l’emploi.

S’extraire de la source de stress

Le travail est à l’origine du surmenage, du stress quasi permanent et de la souffrance. Sortir de cette source anxiogène est essentiel et pour cela, la prescription d’un arrêt maladie est incontournable. C’est le médecin traitant qui prendra cette décision et jugera de la durée de celui-ci.

Cette mise à l’écart va permettre de prendre du recul et de mettre le cerveau “en pause” afin qu’il ne soit plus continuellement soumis à la peur du lendemain, de devoir retourner au travail, qui est devenu un lieu de mal-être important.

Rester chez soi, prendre le temps de se soigner donnera à la personne en souffrance l’opportunité de penser à autre chose qu’à la détresse qu’elle ressent.

Apaiser le mal-être mental

Pour cela, de nombreuses solutions sont envisageables :

  • Une psychothérapie pour libérer la parole, comprendre les causes du burn-out et adopter de nouvelles habitudes ;
  • La pratique de l’art-thérapie, excellent moyen de réduire le stress ;
  • La thérapie cognitivo-comportementale ;
  • La sophrologie ;
  • L’hypnose.

Un traitement antidépresseur ou anxiolytique pourra être prescrit par le médecin ou le psychiatre afin de soulager les symptômes associés au syndrome de burnout.

Se ressourcer, une étape indispensable

Trouver une source de bien-être permet de sortir de l’état de stress et de détresse. Les activités, qu’elles soient sportives ou créatives, permettent la sécrétion et la libération d’endorphines, aussi appelées hormones du bonheur. Les sources de bien-être sont nombreuses et propres à chacun : faire du vélo, courir, écouter de la musique, écrire, dessiner…

Réfléchir sur le retour avec l’emploi

Cette réflexion sur le retour à l’emploi intervient dans un second temps, lorsque le travail sur soi a été fait et que la personne en burn-out va mieux. Elle permet de faire le relais entre l’arrêt maladie et la reprise du travail. Il est important de l’envisager afin de ne pas revenir brutalement dans le monde professionnel, sans transition, et basculer à nouveau dans l’épuisement.

Trois solutions sont envisageables :

  1. Reprendre son poste après avoir compris les causes du burn-out et avoir travaillé avec un professionnel de santé sur les moyens de ne pas rechuter.
  2. Revenir après un aménagement de son poste de travail en accord avec le service de santé au travail et l’employeur.
  3. Se reconvertir : lorsque l’emploi en lui-même devient trop douloureux, la reconversion professionnelle est parfois inéluctable. Là encore, un accompagnement est essentiel.
Prévenir le burn-out est possible

Le burn-out est un problème sérieux qui peut avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale, émotionnelle et physique des individus. Il peut mener à des troubles anxieux et à des stades dépressifs. Même si l’épuisement professionnel n’est pas reconnu comme maladie professionnelle dans notre pays, il est important de consulter votre médecin traitant pour envisager un arrêt temporaire et s’extraire du contexte anxiogène.

Outre les stratégies évoquées à titre individuel, la prévention du burn-out est une responsabilité partagée entre les employés, les employeurs, les professionnels de santé et la société dans son ensemble. En travaillant ensemble, nous pouvons créer des conditions de travail plus saines et soutenir le bien-être de chacun.

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