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Comment guérir de la dépression post partum ?

Lucie M

La dépression post-partum survient dans les semaines suivant l’accouchement et s’installe sur le long terme – contrairement au baby-blues qui disparaît naturellement sous deux semaines environ.

Loin d’être une simple déprime, la dépression postnatale constitue un état dépressif à risque pour la maman et parfois pour bébé. Différentes options de traitements sont disponibles pour les femmes qui en souffrent, allant des traitements médicamenteux à la psychothérapie.

Quels sont les traitements de la dépression post-partum ?

La dépression postnatale peut avoir de graves conséquences sur la mère, le père, mais également sur le développement du lien d’attachement entre le bébé et ses parents. Le risque si celui-ci n’est pas satisfaisant est un développement cognitif, affectif et social perturbé, des problèmes émotionnels ou encore des carences affectives chez l’enfant en devenir.

C’est pourquoi une prise en charge, idéalement précoce, est indispensable pour la santé et le bien-être de toute la famille. Elle passe possiblement par la prise d’antidépresseurs, le soutien par des thérapies, des conseils adaptés, mais également par la prise en considération du rôle du père.

Quels antidépresseurs utilisés pour la dépression postnatale ?

La Brexanolone (Zulresso) est disponible aux États-Unis depuis 2019. Elle a démontré son efficacité ces dernières années. Contrairement à la plupart des autres antidépresseurs, elle agit sur les récepteurs hormonaux.

Cette molécule est identique à une hormone dont la concentration explose lors de la grossesse et s’effondre après l’accouchement : l’alloprégnanolone. Or, dans certains cas, c’est cette baisse brutale qui entraîne la dépression, même si elle n’est généralement pas la cause unique de l’apparition de la pathologie.

Administrée par perfusion, sous supervision médicale, elle rétablit l’équilibre hormonal. La molécule agit en moins de 2 jours, contre plusieurs semaines pour les antidépresseurs plus conventionnels. La mauvaise nouvelle est que le Zulresso n’est, à ce jour, pas encore disponible en France.

De fait, les antidépresseurs plus conventionnels sont toujours en usage aujourd’hui. Les principaux traitements sont les tricycliques et les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Si vous allaitez, votre médecin vous proposera les antidépresseurs les plus adaptés.

Les autres traitements médicamenteux possibles
Outre les antidépresseurs, les anxiolytiques sont fréquemment utilisés dans le cadre du traitement de la DPP. En effet, comme vous l’avez vu, l’anxiété est l’un des signes majeurs de la maladie. Certains médecins vous prescriront aussi l’application de patchs d’œstrogènes, dont le taux chute après l’accouchement. Ils sont compatibles avec un allaitement.

Quelles sont les thérapies possibles ?

La psychothérapie, les thérapies cognitivo-comportementales, les thérapies de soutien ou encore les groupes d’entraide sont possibles, et même largement recommandées pour traiter la dépression post-partum. Elles sont utilisées seules ou en complément des traitements médicamenteux.

Parlez-en avec votre médecin pour trouver celle qui vous conviendra le mieux, en fonction de vos besoins et de vos attentes.

Comment soigner la dépression en intégrant le papa du bébé ?

Le père ne doit pas être mis de côté après l’accouchement. C’est important, même lorsque la mère ne présente pas de DPP. Cela semble une évidence, mais le papa a parfois du mal à trouver sa place dans cette nouvelle famille. Passer d’une vie en duo avec sa partenaire à une vie familiale n’est simple pour personne.

Pour qu’il parvienne à prendre ses marques, il est nécessaire de lui faire de la place et de ne pas créer un couple fusionnel mère/bébé. Son rôle est essentiel également dans le cadre de l’apparition de troubles dépressifs.

D’ailleurs, cette nécessité est aujourd’hui bien mieux prise en compte, notamment par l’allongement du congé paternité à 25 jours calendaires depuis la loi du 1er juillet 2021. Il passe à 32 jours dans le cas de naissances multiples. Cette revalorisation de son rôle lui permet d’être plus présent pour le bébé, mais également pour la maman.

La place du papa ne se cantonne pas à aider de façon purement pratique. Il est aussi un soutien fondamental pour la toute nouvelle maman. Une communication adaptée et sereine permet de prévenir les risques de dépression. En étant à l’écoute et attentif aux signes de la maladie, le père est un maillon important dans sa prévention et son traitement.

Il peut par exemple encourager sa compagne à prendre du temps pour elle, en étant disponible pour l’enfant ou en prêtant une oreille bienveillante aux possibles difficultés qu’elle rencontre. C’est parfois lui qui va donner l’alerte sur le mal-être de sa conjointe.

La dépression post-partum du père
Si elle est un peu différente de celle de la mère, des signes communs existent cependant. Encore plus tabou que l’état dépressif postnatal qui touche la femme, la dépression touchant le papa mérite tout autant d’attention. Elle survient le plus souvent à la naissance du premier enfant. La DPP toucherait 13 % des pères selon une étude de l’université de Western Sydney. Dépassé, ayant l’impression de ne pas être à la hauteur, un sentiment de culpabilité et une anxiété se développent. Là aussi, il convient de consulter un médecin.

Que dire et ne pas dire à une maman souffrant de dépression postnatale ?

Il est parfois délicat de trouver les bons mots lorsque nous sommes en présence d’une maman souffrant de DPP. Les phrases les plus simples pourraient être mal interprétées durant cette période où l’on sait son interlocuteur fragile, épuisée et à fleur de peau.

Les mots à éviter

Le premier conseil est bien sûr de ne pas juger : la maman n’a pas besoin de cela, d’autant plus qu’elle doit certainement déjà culpabiliser de son état. Il est donc inutile d’en rajouter. Évitez les phrases telles que : “Tu devrais faire ceci”, “Tu ne devrais pas faire cela”, “Tu devrais plutôt être heureuse, tu viens d’avoir un bébé”, “Reprends-toi”…

Ne commettez pas l’erreur de minimiser sa tristesse avec des propos tels que “Ce n’est rien, ça va passer”, “C’est un problème d’hormones, ce n’est pas grave”…

Les mots rassurants et bienveillants

Soyez dans la bienveillance, l’empathie. Dites-lui que vous ne la jugez pas, que cela peut arriver à tout le monde. Rassurez-la sur son rôle de mère et expliquez-lui que vous êtes là pour elle, que vous êtes à son écoute si elle a besoin de parler.

Pourquoi ne pas lui soumettre l’idée de garder son bébé, même une heure, le temps qu’elle sorte se balader par exemple ? Vous pouvez aussi lui proposer d’aller vous promener avec elle et son bébé. Laissez-la pleurer si elle en a besoin et prenez de ses nouvelles régulièrement.

Si vous sentez que les symptômes durent ou s’intensifient, faites-lui part de votre inquiétude et indiquez-lui qu’elle peut consulter un médecin.

Penser au préventif pour éviter le curatif

Et s’il était possible de prévenir la dépression postnatale ? Pour cela, voici quelques actions simples et concrètes, à mettre en œuvre dans la mesure du possible :

  • Si vous avez des antécédents de dépression, parlez-en à votre médecin ;
  • Prenez connaissance, ainsi que le futur papa, des symptômes de la maladie ;
  • Pratiquez une activité qui vous apporte de la sérénité et du plaisir, même pendant et après la grossesse, lorsque celles-ci sont compatibles ;
  • Reposez-vous dès que possible, même après la naissance, lorsque votre bébé dort, par exemple ;
  • Demandez de l’aide aux membres de votre famille et à votre entourage pour prendre du temps pour vous et votre couple ;
  • Sortez, aérez-vous, faites des balades courtes, avec ou sans bébé ;
  • Acceptez de ne pas pouvoir tout gérer seule et d’apprendre votre nouveau rôle de maman au fur et à mesure. Faites-vous confiance ;
  • Parlez, ouvrez-vous et n’ayez pas peur de l’opinion des autres ;
  • Si vous avez des doutes, faites le test EPDS, il est simple et rapide ;
  • Consultez un professionnel de santé si nécessaire.
Une dépression grave qui se soigne

Avec environ 15 % de femmes touchées par la dépression post-partum dans les semaines qui suivent l’accouchement, il est essentiel d’assurer une prise en charge efficace. Traitements et psychothérapies sont essentiels mais il ne faut pas oublier l’importance du rôle paternel dans l’équation, même si les papas ne sont pas à l’abri d’une dépression postnatale également.

Enfin, ne sous-estimons pas l’importance de la prévention : on parle encore trop peu de la dépression post-partum qui est considérée comme un tabou ou confondue avec le babyblues, pourtant il est vital de la reconnaître car elle peut malheureusement conduire à des situations très graves.

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