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3 causes au syndrome d’Asperger, diagnostics et prise en charge

Lucie M

Le syndrome d’Asperger est un trouble neurodéveloppemental qui ne s’accompagne pas de déficience intellectuelle, ni de déficit de langage. Identifié pour la première fois par le pédiatre autrichien Hans Asperger en 1944, il a fallu attendre plusieurs décennies avant que la société commence à s’intéresser de manière plus approfondie au syndrome d’Asperger.

Découvrez les causes du syndrome d’Asperger, son diagnostic et également la prise en charge de ce trouble, qui vise à aider les individus atteints du syndrome à s’épanouir pleinement dans leur vie quotidienne.

Qu’est-ce que le syndrome d’Asperger ? (Définition)

Le syndrome d’Asperger se caractérise par des difficultés dans les interactions sociales, des comportements restreints et répétitifs, ainsi qu’une communication non verbale et verbale atypique. Depuis 2010, et après une approche plus évolutive, il fait partie de ce que l’on nomme les troubles du spectre autistique (TSA).

Les personnes atteintes du syndrome d’Asperger ont généralement un développement cognitif et linguistique normal, voire exceptionnel, mais elles présentent des difficultés dans les compétences sociales et la compréhension des codes sociaux implicites. Elles peuvent avoir des intérêts restreints et obsessionnels dans des domaines spécifiques, ainsi que des routines rigides et des difficultés à s’adapter aux changements.

Les symptômes du syndrome d’Asperger, comme pour le TSA dans son ensemble, varient considérablement aussi bien en nature qu’en intensité, d’une personne à l’autre. Si certains souffrent de difficultés dans la communication verbale, d’autres présentent des déficits dans la communication non verbale, tels que le contact visuel limité, les expressions faciales atypiques ou le langage corporel restreint.

Improprement appelé maladie d’Asperger, ce trouble est plutôt un état neurologique qui influence la façon dont un individu perçoit et interagit avec le monde. Les personnes qui en sont atteintes possèdent souvent des talents et des compétences uniques, et peuvent apporter des contributions significatives dans divers domaines tels que la science, la technologie, les arts et bien d’autres disciplines.

Quelle est la différence entre un individu Asperger et un autiste ?

Leurs différences résident notamment dans leur classification diagnostique et dans certains aspects cliniques spécifiques. En effet, depuis la publication de la cinquième édition du Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux (DSM-5) en 2013, le terme « Syndrome d’Asperger » n’est plus utilisé en tant qu’entité à part entière. Il est aujourd’hui inclus dans la catégorie plus large du TSA, d’un continuum autistique.

Selon les critères actuels, les caractéristiques cliniques sont différentes selon les personnes, quel que soit le niveau de fonctionnement intellectuel et linguistique. Le TSA englobe maintenant une diversité de profils cliniques, allant des formes plus légères, tel que le syndrome d’Asperger, aux formes plus sévères de l’autisme.

Les personnes Aspie, comme elles sont souvent nommées, possèdent le plus souvent un quotient intellectuel normal, voire plus élevé alors que les personnes autistes qui présentent généralement des retards significatifs dans le développement cognitif ainsi que des troubles plus importants.

Les pionniers Hans Asperger et Léo Kanner
Léo Kanner, pédopsychiatre autrichien et Hans Asperger, psychiatre viennois, sont considérés comme les pères de l’autisme infantile. S’ils n’ont pas travaillé ensemble (Léo Kanner s’est exilé aux États-Unis), leurs travaux restent similaires.
Hans Asperger définit ainsi les patients dont ils s’occupent : « Ils sont dotés d’un manque d’empathie, d’une faible capacité à se créer des amis, d’une conversation unidirectionnelle, d’une intense préoccupation pour un sujet particulier, et de mouvements maladroits ». C’est la Britannique Lorna Wing qui offrira plus de visibilité aux études d’Asperger.

Quel est le QI d’un Asperger ?

Bien évidemment, il n’y a pas, comme dans la population générale d’ailleurs, un seul niveau de QI chez les personnes souffrant du syndrome d’Asperger. Certains surdoués possèdent un QI supérieur à la moyenne, démontrant des compétences exceptionnelles dans certains domaines tels que les mathématiques, les sciences, les arts ou la musique tandis que d’autres ont un QI moyen ou même légèrement inférieur à la moyenne.

Toutefois, pour ce qui est des autistes à haut niveau (ou autiste de haut niveau de fonctionnement), la personne concernée doit posséder un quotient intellectuel supérieur ou égal à 70. Ce dernier peut atteindre 160 chez certains sujets.

Quelles sont les causes du syndrome d’Asperger ?

Si elles ne sont à ce jour pas encore parfaitement établies, quelques causes probables du trouble Asperger sont largement évoquées : des facteurs génétiques, environnementaux ou encore à des anomalies cérébrales.

Cause n° 1 : Les facteurs génétiques

Des études ont suggéré que des facteurs génétiques jouent un rôle dans le développement du syndrome d’Asperger. Ces recherches ont identifié des variations dans certains gènes qui peuvent être associées à un risque accru de développer un trouble du spectre de l’autisme, y compris le syndrome d’Asperger. Cependant, il est important de noter que la génétique n’explique pas tous les cas et que d’autres facteurs interviennent également.

Cause n° 2 : Les facteurs environnementaux

Évoquons principalement les expositions prénatales ou postnatales à des substances toxiques (polluants, perturbateurs endocriniens, plomb, pesticides agricoles…), les infections maternelles pendant la grossesse, les complications à la naissance, ou les autres influences environnementales pouvant affecter le développement du cerveau.

Cause n° 3 : Les anomalies cérébrales

Des études d’imagerie cérébrale ont révélé que les personnes atteintes du syndrome d’Asperger présentent parfois des différences dans la structure et la connectivité cérébrale par rapport aux individus neurotypiques. Ces différences affectent possiblement le développement des circuits neuronaux impliqués dans la communication sociale, la perception sensorielle et d’autres fonctions cérébrales liées à l’autisme.

Existe-t-il un test pour faire le diagnostic de ce trouble ?

Plus exactement, il existe des tests et des évaluations pour confirmer ou infirmer la suspicion de syndrome d’Asperger. Réalisés par des professionnels de santé (psychologues, psychiatres), ces outils diagnostics regroupent des entretiens cliniques, des échelles standardisées, une observation clinique ainsi qu’une évaluation du développement et des compétences.

Notez que le diagnostic de ce trouble est rarement établi avant l’âge de 3 ans. Il n’est pas exceptionnel que des adultes ne soient toujours pas identifiés comme étant Aspie.

Les entretiens cliniques

Ils sont menés dès qu’il existe une suspicion de diagnostic. Afin d’obtenir des informations détaillées sur les comportements, les antécédents médicaux, le développement et les expériences de vie, un entretien est réalisé avec la personne concernée ainsi qu’avec les membres de sa famille ou d’autres personnes proches.

Les échelles d’évaluation standardisées

Différentes échelles d’évaluation standardisées peuvent être utilisées pour évaluer les comportements, les traits autistiques et les domaines de fonctionnement social, communicationnel et comportemental. Sont couramment utilisés dans le processus d’évaluation diagnostique :

  1. L’ADI-R (Autism Diagnostic Interview-Revised) ;
  2. L’ADOS-2 (Autism Diagnostic Observation Schedule-2) ;
  3. L’échelle d’intelligence de Wechsler, ou test du quotient intellectuel.

L’observation clinique

Les professionnels de santé vont observer directement le comportement et les interactions sociales de la personne afin de recueillir des informations sur les caractéristiques autistiques et les difficultés spécifiques qu’elle présente.

L’évaluation du développement et des compétences

Elle permet d’évaluer la présence de différences ou de retards dans le développement global de la personne, y compris les compétences linguistiques, cognitives et adaptatives.

Quelle prise en charge pour les personnes Aspie ?

La prise en charge des personnes atteintes du syndrome d’Asperger a pour objectif de répondre à leurs besoins spécifiques et de les soutenir dans leur développement, leur adaptation sociale et leur bien-être global. Pour cela, elle doit être individualisée, le plus souvent multidisciplinaire, en tenant compte des besoins, des forces et des intérêts spécifiques de chaque personne Aspie.

Pour ce faire, différentes approches sont essentielles :

  • Un enseignement des compétences sociales ;
  • De l’ergothérapie ;
  • Une thérapie cognitivo-comportementale (TCC), en particulier pour les personnes souffrant d’anxiété ou d’impulsivité récurrente ;
  • Une formation et un soutien aux parents.
Une meilleure prise en charge pour un avenir plus serein

Bien que les causes exactes du syndrome d’Asperger ne soient pas entièrement comprises, des facteurs génétiques, environnementaux et des anomalies cérébrales jouent un rôle indéniable dans son développement. La recherche dans ce domaine contribue à une meilleure compréhension de ce trouble complexe.

La prise en charge des personnes Asperger nécessite une approche multidisciplinaire et individualisée. Des interventions comportementales, éducatives et thérapeutiques sont souvent utilisées pour développer les compétences sociales, la communication, l’autonomie et pour aider à faire face aux défis liés à l’autisme. Le soutien familial, éducatif et professionnel est également crucial pour favoriser l’épanouissement, l’intégration dans la société et un meilleur équilibre familial entre parents et enfants.

Il est essentiel de promouvoir la sensibilisation, l’acceptation et l’inclusion des personnes Aspie. En reconnaissant leurs forces, leurs talents et leurs contributions uniques, nous pouvons créer un environnement plus inclusif et soutenir leur plein potentiel.

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