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Deuil : les 5 phases à connaître pour le surmonter

Lucie M

Si nous avons tous, un jour ou l’autre, dû faire face à une situation de deuil, elle reste une épreuve difficile à traverser et non sans conséquence. Les étapes de deuil ne sont pas uniquement essentielles lors du décès d’un proche. Non, ce processus se met également en place lors d’une perte ou d’une disparition violente et compliquée à surmonter : rupture sentimentale, perte d’une maison, d’un emploi, d’une vie que l’on pensait idéale…

Sujet tabou par excellence, le deuil est généralement associé à la souffrance, la tristesse qui va nécessiter un processus actif permettant de continuer à vivre sans sombrer dans la dépression. En effet, selon de nombreuses études, le deuil est considéré comme l’événement ayant la plus grande incidence psychologique sur une personne.

Qu’est-ce que le deuil ?

Le deuil est un processus psychique qui suit généralement la mort d’un proche, d’un ami, d’un animal de compagnie. Néanmoins, il couvre en fait un spectre bien plus large. La vie nous oblige parfois à composer avec une idée, une envie, un projet qui nous semblait indispensable, mais qui peut finalement s’avérer impossible. Faire le deuil d’un rêve, le deuil de l’enfant parfait, le deuil de la vie idéale est en fait une sorte de mécanisme de défense qui nous permet, à plus ou moins long terme, de surmonter le choc et d’aller de l’avant…

Mais alors, qu’est-ce qu’un deuil exactement, quelle est sa définition, comment savoir lorsque nous basculons dans un deuil pathologique ? Voici quelques réponses.

Définition du deuil

La sémantique du mot se rapporte directement à la notion de douleur puisqu’elle vient du latin « Dolium » via l’ancien français « duel » qui évoque la souffrance causée par la mort de quelqu’un. Mais la mort n’est pas la seule responsable de la blessure. Cette dernière est en réalité due à un évènement critique, insupportable. D’ailleurs, selon le Larousse, plusieurs définitions sont rapportées à ce même mot :

  1. Perte, décès d’un parent, d’un ami ;
  2. Affliction éprouvée à la suite du décès de quelqu’un ;
  3. Temps pendant lequel on porte des signes extérieurs de celui-ci ;
  4. Processus psychique mis en œuvre par le sujet à la perte d’un objet d’amour externe.

La définition de Janine Pillot dans son article Le travail de deuil est bien plus large, humaine et intéressante : « Le deuil est un processus humain provoqué par toute rupture, toute perte significative dans le champ de nos investissements. Le travail de deuil fait partie de toute croissance de maturation humaine« .

Quelle est la différence entre décès et deuil ?
S’ils sont souvent confondus, ces 2 termes sont en réalité distincts. En effet, le décès fait référence au moment où nous passons de la vie à la mort : c’est un état de fait clair. Le deuil, lui, est une réaction émotionnelle et psychologique. C’est une réponse subjective à la perte d’une personne aimée. Il englobe une gamme d’émotions telles que la tristesse, la douleur, la colère, la confusion et le chagrin. Le deuil est un processus individuel et personnel qui varie d’une personne à l’autre.

Quelle est la durée d’un deuil ?

Si l’on se rapporte à différentes études sur le sujet, il est régulièrement expliqué que la durée d’un deuil normal oscille entre 6 mois et un an et demi. Mais nous sommes tous uniques et donc nous ne réagissons pas uniformément au deuil.

La durée du deuil sera également différente en fonction de la perte. Cependant pour certains, une rupture sentimentale peut par exemple être aussi difficile à surmonter que la perte d’un proche. Il en est de même pour la perte d’un travail que l’on pensait parfait ou d’une maison : certaines personnes penseront cette situation insurmontable et traverseront une phase de deuil difficile et longue alors qu’elle sera bien plus courte pour d’autres.

Au-delà de 18 mois, et si la souffrance est toujours aussi forte, il peut s’agir d’un deuil compliqué ou il est possible qu’une pathologie se soit ajoutée. Il faut alors envisager de consulter un médecin traitant ou un psychologue.

Le deuil à travers ses couleurs
Les couleurs associées à la période de deuil varient selon les pays, les cultures, les traditions religieuses et les croyances personnelles. Si, dans les cultures occidentales, le noir qui y est traditionnellement associé, c’est le blanc qui est adopté dans les pays asiatiques, notamment en Chine, au Japon et en Inde. Le deuil en violet est parfois préféré au noir dans certaines civilisations occidentales. Les couleurs sont le plus souvent déterminées en fonction de la symbolique qu’elles représentent.

Quelles sont les 5 phases du deuil ?

Le travail de deuil est généralement découpé en 5 étapes. Lorsque nous vivons une perte, qui est un véritable choc émotionnel, nous traversons ces étapes, inconsciemment bien sûr et sans nous en rendre compte. Elles sont constituées du déni, de la colère, du marchandage, de la dépression puis de l’acception.

C’est la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross, experte dans ce domaine, qui a décrit les 5 phases de cette période de deuil. Chacun étant différent (avec son propre vécu, ses propres émotions et ses propres failles), il est possible de traverser ses étapes de diverses façons.

Si ce schéma peut paraître linéaire, il est nécessaire de préciser qu’en réalité il est possible d’éluder certaines d’entre elles, que des étapes soient plus longues que d’autres ou qu’elles se chevauchent. Par exemple, certaines personnes peuvent traverser les phases durant leur deuil, arriver à la phase d’acceptation par exemple puis revenir à celle de déni.

Toutefois, dans la large majorité des cas, les phases se suivent et représentent les états émotionnels que l’on traverse lorsque nous sommes confrontés à une perte non désirée.

Étape n° 1 : Le déni

Le déni est la première étape. Lorsque nous venons de prendre connaissance de la perte (celle d’un être cher ou d’une chose plus matérielle), le choc entraîne le plus souvent un déni. Le sol semble s’effondrer sous nos pieds, nous pleurons, nous ne parvenons pas à intégrer l’annonce, la situation.

La douleur est tellement forte que nous refusons d’y croire pour ne pas souffrir. Le déni est également une sorte de « sas » : nous ne sommes pas préparés à entendre et à vivre ce qui vient de nous arriver donc nous préférons tout simplement ne pas y croire : il y a méprise, ce n’est pas la personne que nous aimons qui est partie, il y a eu une erreur.

Bien évidemment, il n’est pas possible d’échapper bien longtemps à la réalité présente. C’est pourquoi la colère succède au déni.

Étape n° 2 : La colère

L’information de la perte est intégrée, elle est devenue réalité et il n’est plus possible de le nier. C’est alors la colère qui prend le relais. Nous sommes en colère contre le monde entier, parfois même contre la personne qui est décédée en nous laissant dans la peine, que nous pensons insurmontable.

Cette phase difficile, si elle n’est pas surmontée, peut se transformer en sentiment d’amertume et de haine envers tout ce qui nous entoure.

Étape n° 3 : Le marchandage

Le marchandage n’est pas systématique. La personne endeuillée cherche à passer un pacte pour revenir en arrière. Selon ses croyances et ses inspirations, elle peut par exemple demander à une divinité de changer la situation qui s’impose à elle en échange d’un meilleur comportement, d’offrandes, d’actes de bonté…

Parfois (puisque la situation ne change pas), elle se sent alors responsable et porte le poids de la culpabilité. Elle fait alors une sorte d’état des lieux de sa propre existence et pense que si elle avait fait les choses autrement ou mieux, la perte ne serait pas arrivée.

Étape n° 4 : La dépression

Plus qu’une dépression au sens pathologique du terme, il s’agit en fait d’une profonde et grande tristesse. Dans la plupart des cas, notamment lors de la perte d’un être cher, la personne endeuillée pense qu’elle ne pourra jamais parvenir à surmonter le choc et à vivre sans le ou la disparu(e).

C’est pourquoi cette quatrième phase est souvent la plus longue. La tristesse ressentie présente des caractéristiques similaires aux symptômes de la dépression :

  • Sentiment de vide ;
  • Pleurs fréquents ;
  • Fatigue, maque d’énergie, apathie ;
  • Difficultés à se concentrer ;
  • Sentiment de nostalgie ;
  • Troubles de l’appétit ;
  • Troubles du sommeil ;
  • Irritabilité…

Étape n° 5 : L’acceptation

La dernière étape constitue l’acceptation de la perte ou de la situation difficile. Cela ne signifie pas que la personne endeuillée n’éprouve plus de peine bien évidemment, mais qu’elle a accepté la situation qui s’impose à elle.

Elle peut maintenant revenir à un certain équilibre et faire face aux changements. Il existe également un certain apaisement, une diminution de la souffrance et un retour à une paix intérieure. La perte fait maintenant partie intégrante de la vie et la personne endeuillée est en mesure de vivre avec.

Comment savoir si l’on a fait son deuil ?

Le processus de deuil est personnel et unique pour chaque individu. Lors des différentes étapes de deuil, certaines personnes peuvent avoir la sensation de parvenir au bout du processus, de se sentir plus fortes puis elles retombent dans une étape précédente et doivent ainsi reprendre le travail d’acceptation.

Il n’y a pas de ligne directe ou de calendrier précis pour savoir si l’on a « fait son deuil« . Cependant, quelques signes peuvent indiquer que vous avez progressé dans votre processus de deuil :

  • Acceptation de la situation ;
  • Adaptation à la vie dans l’objet de la perte ;
  • Être émotionnellement stable ;
  • Être capable de se remémorer des souvenirs positifs ;
  • Avoir instauré de nouvelles routines ;
  • Prendre soin de soi.

Il est possible d’estimer que l’on a fait son deuil lorsqu’il devient possible d’évoquer la personne, la situation ou la perte sans sombrer à nouveau dans les émotions trop négatives.

Le deuil, une expérience intime, propre à chacun

Le deuil est une expérience profondément humaine, complexe qui survient après une perte significative, qu’elle soit matérielle, symbolique ou humaine. Chacun réagit à sa manière à cette disparition, cette perte, avec ses propres émotions, ses propres réactions, et son propre vécu. De fait, la durée de ce processus douloureux varie.

Si nous semblons aspirés par un tourbillon d’émotions, de peurs et de tristesse dans un premier temps, notre corps et notre cerveau s’organisent pour mettre en place ce que l’on nomme un processus de détachement. Ce dernier a pour but de nous apaiser et de laisser la vie reprendre son cours, sans l’être, l’objet ou la situation disparus.

Les différentes étapes du deuil (le déni, la colère, le marchandage, la dépression puis l’acceptation) permettent de traverser cette période difficile. Notre parcours de vie, nos ressources jouent un rôle essentiel dans cette traversée du désert à laquelle il est difficile de faire face.

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