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Les différentes formes du trouble bipolaire (+ Symptômes)

Lucie M

Le trouble bipolaire, autrefois connu sous le nom de psychose maniaco-dépressive, est une des maladies psychiques les plus graves. Il touche entre 1 à 2,5 % de la population française actuellement. Des changements d’humeur disproportionnés – aussi bien en intensité qu’en durée – voilà le symptôme principal du trouble bipolaire. Dans les cas extrêmes, ceux qui en souffrent peuvent avoir des démêlés avec la justice ou même faire une tentative de suicide. Mais qu’est-ce que la bipolarité et comment la reconnaître ?

Que veut dire trouble bipolaire ? (Définition)

Le trouble bipolaire désigne une pathologie chronique dans laquelle le patient est victime d’une fluctuation intense et incontrôlable de ses humeurs. Comme l’indique le nom de la pathologie, un bipolaire connaît principalement deux extrêmes : les épisodes maniaques, dans lesquels, la personne est extrêmement joyeuse, euphorique et énergique et les épisodes dépressifs qui se caractérisent par un sentiment de déprime, de tristesse ainsi qu’un niveau d’énergie très faible.

Ces épisodes peuvent être entrecoupés par des phases dites “normales” et leur durée varie généralement d’une personne à une autre. Selon l’alternance et la gravité des épisodes/ des symptômes, on distingue 4 types de trouble bipolaire.

Le trouble bipolaire de type 1

Le trouble bipolaire de type 1 est caractérisé par l’un des éléments suivants :

  • Au moins un épisode maniaque qui dure environ une semaine et peut avoir des conséquences délétères (épuisement, délire, etc.) ;
  • Un épisode mixte qui cumule les deux sortes d’épisodes ;
  • Un épisode dépressif majeur qui dure au moins deux semaines accompagné d’un risque suicidaire.

Le trouble bipolaire de type 2

Le trouble bipolaire de type 2 est l’association d’un épisode dépressif et d’un épisode hypomaniaque qui est moins sévère que l’épisode maniaque. Le comportement du patient s’apparente, d’ailleurs, à la normale.

Le trouble bipolaire non spécifié

Le trouble bipolaire non spécifié (TBNS) correspond à des variations d’humeur, mais dont les critères ne répondent pas spécifiquement aux autres types de bipolarité. Souvent, les épisodes sont de courte durée ou ne correspondent uniquement qu’à des épisodes hypomaniaques.

Le trouble cyclothymique

Le trouble cyclothymique désigne une forme plus ou moins atténuée de bipolarité. Il se caractérise par de petits cycles d’épisode dépressif et d’épisode maniaque qui s’alternent. En plus d’être moins intenses, les symptômes de manie et de dépression sont très rapprochés.

Les troubles affectifs saisonniers : une 5e catégorie de troubles bipolaires
Ce trouble affecte 3 à 5 % de la population. Il se manifeste pendant une période précise de l’année. À l’automne ou en hiver, il se caractérise par des épisodes dépressifs. On parle également de dépression saisonnière, qui se soigne généralement par luminothérapie. Au printemps, en revanche, apparaissent les épisodes d’hypomanie.

Comment reconnaître une personne bipolaire ?

Deux pôles, deux phases : ce sont les éléments qui caractérisent le plus fidèlement le trouble bipolaire. Les symptômes varient donc essentiellement selon les phases, qui sont entièrement opposées, mais s’alternent.

Les symptômes des phases d’excitation (épisodes maniaques ou hypomaniaques)

Pendant une phase de manie ou d’hypomanie, vous observerez au moins 3 des symptômes suivants durant au moins une semaine :

  • Hyperactivité, énergie débordante, agitation extrême ;
  • Euphorie, sentiment de bonheur et de plaisir intense ;
  • Irritabilité excessive, agressivité, crise de colère ;
  • Mégalomanie, idées de grandeur, de pouvoir, de puissance, estime de soi démesurée ;
  • Rythme de pensée accéléré ;
  • Plus grande communicabilité, besoin intempestif de parler jusqu’à en couper la parole aux autres ;
  • Désinhibition, perte de maîtrise de soi, acte impulsif et dangereux, prise de risque extrême ;
  • Sentiment d’invincibilité poussant des passages à l’acte irréfléchis (achats impulsifs, investissement à risque, dépenses d’argent, acte illégal, démission) ;
  • Sociabilité excessive ;
  • Trouble de l’appétit, trouble des conduites alimentaires, anorexie, anorexie mentale, perte de poids ;
  • Distractibilité excessive, trouble de la concentration ;
  • Envie sexuelle accrue ;
  • Accroissement des activités personnelles, professionnelles, scolaires ;
  • Délires, hallucinations.

Les symptômes des épisodes de dépression

Comme il s’agit d’un trouble évolutif, la bipolarité ne se résume pas uniquement aux symptômes de la manie. Des épisodes de dépression se présentent également pendant au moins deux semaines à travers les signes suivants :

  • Baisse considérable de l’humeur, grande tristesse, pleurs incontrôlables, mélancolie ;
  • Fatigue extrême, lassitude, indifférence, perte d’intérêt pour tout et même pour des activités habituellement agréables ;
  • Problèmes d’appétit, boulimie, hyperphagie boulimique, prise ou perte de poids ;
  • Impatience, irritabilité, excès de colère ;
  • Difficulté à effectuer une tâche, à se concentrer, incapacité à prendre des décisions, perte de mémoire ;
  • Idées noires, automutilation, tentatives de suicides ;
  • Manque de motivation, niveau d’énergie faible ;
  • Isolement social ;
  • Sentiment de culpabilité, d’inutilité, baisse de l’estime de soi ;
  • Anxiété, crise de panique.
Comment les épisodes se succèdent-ils ?
Il est rare que les deux phases s’alternent de manière homogène. Chez la plupart des sujets ayant un trouble bipolaire, un des épisodes est toujours prédominant.

Des troubles du sommeil

Les anomalies du sommeil représentent un symptôme commun des différents épisodes de la bipolarité. Les troubles du sommeil ont été observés chez les trois quarts des personnes souffrant du trouble. Ces perturbations du sommeil sont connues pour se manifester principalement durant les phases aiguës de la maladie, mais aussi lors des phases de rémission.

Si vous êtes dans un épisode maniaque, votre excitation vous empêche de dormir et vous avez du mal à rester en place. Vos nuits de sommeil seront alors de très courte durée. En revanche, durant un épisode dépressif, des pensées et sentiments négatifs vous obnubilent et interfèrent avec votre sommeil. Vous pouvez alors être sujets à :

  • Une insomnie : difficulté à s’endormir ou à rester suffisamment endormi pour retrouver un regain d’énergie au réveil ;
  • Le syndrome de retard de phase du sommeil (SRPS) ou trouble du rythme circadien du sommeil : le cycle veille-sommeil est retardé de plus de deux heures par rapport aux horaires habituels ;
  • Un mouvement oculaire rapide (MOR) : un phénomène se produisant dans le sommeil paradoxal durant lequel il y a une forte activité de rêve. Il rend les rêves très vifs et étranges ;
  • Un rythme veille-sommeil irrégulier : aucun schéma de sommeil précis, le sommeil est ainsi fragmenté en plusieurs périodes de courte durée.

Des troubles cognitifs

On observe très souvent des déficits cognitifs chez les patients atteints du trouble bipolaire. Des études ont permis de constater que plus de 10 % des cas de bipolarité seraient sujets à des difficultés cognitives d’intensité basse ou modérée (trouble de l’humeur, perte de mémoire, difficulté à s’organiser/prévoir ou accomplir des choses).

De manière générale, elles sont plus fréquentes à cause du nombre et de l’intensité des phases maniaques. Il peut également y avoir d’autres éléments pouvant occasionner des dysfonctionnements cognitifs chez les bipolaires comme l’ancienneté des épisodes bipolaires ou la fréquence de cycle maniaque et dépressif sévère.

Le saviez-vous ?
Jusqu’à aujourd’hui, une altération à hauteur de 20 à 60 % des capacités cognitives a pu être constatée chez les personnes connaissant des troubles extrêmes de manie et de dépression.

Des troubles psychotiques

Les symptômes du trouble bipolaire peuvent être de nature psychotique. D’ailleurs, c’est pour cette raison que la pathologie a autrefois été nommée psychose maniaco-dépressive. Dans certains cas de figure, les symptômes sont bien plus sévères que les variations extrêmes d’humeur et le patient perd le contact avec la réalité. Ces symptômes apparaissent aussi bien lors des épisodes maniaques que des épisodes dépressifs.

Ainsi, vous êtes susceptible de souffrir d’hallucinations, d’un sentiment de persécution, d’idées délirantes, d’un trouble de la pensée formelle, de paranoïa, d’idées de ruine ou de déchéance. Certains patients qui souffrent de bipolarité n’ont également pas conscience de leur état. Ils ne vivent pas forcément un déni, mais plutôt une anosognosie.

Qu’est-ce que l’anosognosie ?
L’anosognosie est un trouble de la reconnaissance de soi qui empêche un sujet de prendre conscience de ses troubles. Elle se manifeste principalement lors d’une maladie d’Alzheimer ou d’autres types de démence. Dans le cadre d’un trouble bipolaire, elle accompagne les symptômes les plus sévères de la pathologie.

Comment se comporte un bipolaire en couple ?

Il n’est pas toujours facile de lier relation amoureuse et bipolarité. À cause des deux pôles constituant le trouble, l’équilibre du couple est plus ou moins fragile. Cependant, la maladie ne doit pas représenter un frein pour se construire à deux.

Vous avez un doute sur l’état psychique de votre partenaire ? Vous vous demandez s’il souffre de trouble bipolaire ? Pour en avoir le cœur net, voici comment se comporte un bipolaire en couple dans la vie quotidienne :

  • Une jalousie exagérée : puisqu’il ressent des émotions avec une intensité démesurée, le bipolaire, lorsqu’il est en couple, peut être extrêmement jaloux vis-à-vis de son partenaire. Il aura du mal à contrôler sa jalousie amoureuse par lui-même.
  • Un manque de confiance en soi : durant ses épisodes dépressifs, le bipolaire a une forte propension à l’angoisse, la peur et l’anxiété. Ce qui peut se traduire par un manque de confiance en soi, surtout à l’égard de l’être aimé. D’ailleurs, ce manque de confiance peut mener jusqu’à une dépendance affective ou amoureuse si aucune mesure n’est prise.
  • Un ascenseur affectif : une première semaine, il vous aime à en mourir et accumule les sorties au cinéma, les dîners et les activités de couple. Pourtant, la semaine d’après, vous pourrez observer une perte d’attention et d’engagement de sa part.

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Se faire accompagner au plus vite

Les oscillations entre les deux extrêmes du trouble bipolaire peuvent devenir handicapantes pour ceux qui la vivent et la bipolarité est une pathologie compliquée à appréhender pour l’entourage. Dès que vous suspectez un trouble bipolaire chez vous ou l’un de vos proches, n’hésitez pas à vous orienter vers un professionnel de santé pour établir un diagnostic exact et bénéficier d’une prise en charge adaptée.

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