Vize

Identifier le baby-blues : 5 symptômes fréquents post-accouchement

Lucie M

Le baby-blues est une réaction courante qui touche la plupart des mamans juste après l’accouchement. Le déséquilibre hormonal suivant la naissance est en grande partie en cause. À cela s’ajoutent les désagréments physiques et les douleurs post-partum. À travers cet article, nous vous apportons des éléments de précision concernant le babyblues, certes sans gravité, mais dont les symptômes sont à surveiller afin qu’il ne devienne pas pathologique.

Le baby blues c’est quoi ?

Le baby-blues s’explique par des facteurs aussi bien physiologiques que psychologiques. Il est d’abord provoqué par une chute brutale des hormones suite à l’accouchement.

Aussi appelé blues du post-partum, le babyblues est un état dépressif passager survenant brusquement après les heures qui suivent la naissance. Certains effets sont similaires à ceux de la dépression.

Il se limite à des manifestations transitoires tels qu’une altération de l’humeur et des pleurs incontrôlables, néanmoins il peut s’avérer plus complexe dans certaines circonstances.

Définition du blues post-partum chez la maman

Après la naissance immédiate de bébé, la situation devient étrangère comme si tout vous échappait. Il est difficile de régler votre temps sur celui de votre enfant. Vous paraissez si différents et si proches en même temps. Pour certaines, c’est un véritable choc émotionnel.

C’est le temps de l’adaptation, des tâtonnements, des erreurs à répétition pour réussir à se connecter convenablement. En 1958, Louis Victor Marcé donne une définition du blues postnatal, encore d’actualité aujourd’hui :

« Période prodromique de la manie des nouvelles accouchées qui varie de quelques heures à cinq ou six jours. Les femmes sont tristes, moroses, mais plus souvent excitées. Leurs manières et leurs allures se modifient ; elles se montrent affectueuses à l’excès pour leur enfant, pour leur famille, ou pleines d’une aversion déraisonnable pour ceux qu’elles aimaient le plus jadis.

Leur loquacité est intarissable, elles pleurent ou elles rient sans motif. Les sens deviennent plus actifs ou plus subtils, le moindre bruit affecte l’ouïe d’une manière pénible, une lumière trop vive fait souffrir.

Cet état d’excitation qu’il n’est pas rare d’observer mais à un faible degré chez les femmes impressionnables, au moment de la fièvre de lait, peut se calmer de lui-même ou par des soins bien entendus, dès que la sécrétion lactée est établie. Il disparaît alors sans laisser de traces. »

Le baby blues ne doit pas remettre en question vos compétences parentales
Le baby-blues peut vous faire douter et vous donner l’impression d’échouer dans votre rôle de maman. Gardez à l’esprit que cette déprime passagère ne remet absolument pas en question votre capacité à assumer vos responsabilités. La plupart des jeunes mères traversent cette phase avec succès. C’est une période transitoire nécessitant un fort soutien émotionnel.

Le blues postnatal, un phénomène transitoire entre la grossesse et la maternité

Les diverses émotions ressenties après votre accouchement sont nécessaires à votre nouveau rôle de mère. Suite à la venue de votre enfant vous vous confrontez à plusieurs réalités :

  • Un engagement dans le maternage en temps réel ;
  • Un travail psychique intense suite à la « déconstruction temporaire » de vos repères habituels ;
  • Un retour nostalgique de la période prénatale avec une mélancolie forte quant aux moments passés de la grossesse.

D’une part, la naissance a pour conséquence la perte de la satisfaction phallique de la grossesse : cet objet d’amour qui vous accompagnait depuis des mois et dont vous devez faire le deuil. D’autre part, suite au post-partum, vous expérimentez une sorte de mise à nu psychique vous permettant d’être en harmonie avec les besoins de votre enfant.

Ce moment marque la séparation et la coupure du lien anatomique qui vous reliait à votre enfant. Maintenant devenus indépendants physiologiquement, vous devez à présent répondre à ses besoins d’une manière différente, chose à laquelle vous n’étiez pas forcément préparée.

Tout cela vous renvoie dans votre structure interne afin d’en vérifier la solidité. Ces différentes émotions naturelles, permettraient le passage du statut de femme enceinte à celui de mère. (Bydlowski, Vaivre-Douret, Lalanne, Apter, Golse, 2014).

Le baby-blues dure combien de jours ?

Le babyblues peut varier d’une femme à une autre. Les symptômes débutent généralement immédiatement après la naissance du bébé. Il peut durer de quelques jours à quelques semaines, mais jamais plus de quinze jours généralement.

Après l’accouchement, le taux de progestérone diminue brusquement provoquant quelques désagréments tels que des problèmes menstruels. La chute hormonale postnatale varie d’une femme à une autre. En général, le corps de la femme met six à huit à semaines après l’accouchement avant de retrouver son équilibre hormonal. Pour les mamans allaitantes, cela prend plus de temps.

Les papas aussi sont concernés par le babyblues

Comme pour le burnout parental, les hommes aussi sont touchés par la déprime passagère postnatale. Le babyblues est souvent associé aux mamans en raison des fluctuations hormonales. Néanmoins, les papas ont aussi une pression et de nouvelles responsabilités liées à la parentalité pouvant être difficilement gérables.

Les pères ressentent aussi des émotions intenses suite à l’arrivée du bébé : anxiété, sautes d’humeur ou tristesse. Ils doivent faire face aux nombreux changements notamment dans la relation de couple et les conflits conjugaux qui en découlent. Tout comme pour les mamans, le babyblues chez les papas est une réaction normale et passagère qui finira par disparaître s’ils bénéficient d’un soutien approprié.

Quels sont les symptômes du baby-blues ?

Après l’accouchement, les hormones jouent un rôle majeur sur vos symptômes et vont venir influencer votre humeur. En tant que femme, vous êtes plus vulnérable à ces fluctuations de l’humeur en raison des taux d’œstrogènes. Comment savoir si vous faites un babyblues ? Plusieurs signes dépressifs peuvent vous alerter tels que les sautes d’humeur, l’épuisement, l’anxiété maternelle, l’irritabilité, l’hypersensibilité et le sentiment de culpabilité.

Symptôme n° 1 : Les sautes d’humeur

Les sautes d’humeur sont le symptôme le plus courant du babyblues. Ils se manifestent vers le cinquième jour de la naissance de votre enfant et sont caractérisés par une modification spontanée de vos émotions et de votre état d’esprit. De manière brutale et intense, votre humeur peut passer de l’excitation à une crise de larmes sans raison apparente.

Le babyblues est une réaction passagère engendrée par tous les changements physiologiques que vous avez vécus comme la chute hormonale, qui va intensifier les variations de votre humeur. C’est pour cela que de temps à autre, il vous arrive d’avoir des pleurs fréquents incontrôlables et des périodes d’angoisse.

Le saviez-vous ?
50 à 80 % des femmes traversent la déprime passagère du baby blues après leur accouchement. Vous n’êtes pas seule à faire face à tous ces bouleversements.

Symptôme n° 2 : Une grande fatigue et un épuisement permanent

L’état d’épuisement permanent vient accompagner cette période de déprime passagère. L’accouchement vous a fait perdre une quantité d’énergie importante. Après un déclin de vitalité, s’occuper d’un bébé devient vite une épreuve fatigante : changement de couches, peau à peau, alimentation, soins pour bébé, bains, rendez-vous médicaux… Cette routine vous affaiblit, mais vous devez rester forte pour votre petit bout.

Vous développez un rituel axé sur bébé en mettant vos désirs personnels au second plan. Vous aimeriez avoir un moment de tranquillité histoire de souffler. Mais bébé aime votre chaleur, votre proximité et votre présence alors il vous réclame en permanence. Vous finissez par craquer car cette charge à la fois physique et mentale vous épuise.

Cette situation est normale. Les premiers jours sont intenses, vous découvrez la maternité sans y avoir été suffisamment préparée. Vous êtes à la recherche de nouveaux repères que vous peinez à trouver, et tout cela accompagné d’un moral à zéro, d’un manque d’envie générale de maux de tête et parfois d’une perte d’appétit.

Symptôme n° 3 : L’anxiété maternelle

L’anxiété liée à la crainte de ne pas réussir à vous occuper de votre bébé fait aussi partie des désagréments du post-partum. Vous avez peur, votre bébé vous demande beaucoup d’attention et vous ne savez pas comment vous allez gérer. Vous paniquez à l’idée de savoir que le congé paternité se termine bientôt et que votre conjoint reprend bientôt le travail.

Vous vous sentez dépassée et dans l’incapacité de vous occuper de votre enfant seule. Ces sentiments sont sains, et ils finiront par disparaître. Vous devez prendre le temps de trouver votre rythme et votre mode d’organisation pour être plus sereine.

Symptôme n° 4 : L’irritabilité et l’hypersensibilité

Le baby blues s’accompagne d’épisodes d’irritabilité et d’hypersensibilité : vous êtes à fleur de peau. Ce sont des émotions tout à fait naturelles, mais celles-ci vont être exacerbées durant cette période post-partum. Vous allez vivre les choses de manière plus intense que d’habitude.

Vous réagissez plus fortement aux stimuli émotionnels, vous êtes plus émotive et plus expressive. En parallèle, vous serez plus irritable et les moindres difficultés deviendront une source de colère et de frustration.

Symptôme n° 5 : Le sentiment de culpabilité

En tant que jeune maman, vous vous sentez coupable de ne pas réussir à gérer cette période difficile. Vous éprouvez un sentiment d’échec, car vous pensiez être épanouie, mais suite à l’arrivée de votre nourrisson, vous vous en voulez de ne pas ressentir de la joie. Et pourtant vous avez fait tout ce qu’il fallait pour être préparée au mieux : cours de préparation à la naissance, sophrologie, yoga… Vous pensiez vivre cette expérience de manière positive mais la confrontation à la réalité provoque en vous une désillusion.

Vous voudriez également prendre un peu de temps pour vous, vous reposer ou être seule un moment. Ces réflexions vous font sentir coupable car vous pensez négliger les besoins de votre bébé. Ce désir d’éloignement temporaire vous laisse croire que vous êtes dans l’égoïsme et l’irresponsabilité. Éloignez ces idées de votre esprit.

Si vous ne prenez pas ce temps nécessaire, vous risquez de tomber dans une dépression post-partum en raison de la négligence de vos besoins. Il est tout à fait normal de ressentir des envies centrées sur votre personne. Avoir un enfant n’est pas une raison pour vous oublier. Au contraire, prendre du temps pour vous est tout à fait sain, et contribuera à développer une relation de meilleure qualité avec votre nouveau-né.

Le baby blues, un état normal

Le babyblues est une déprime passagère qui s’explique par une chute brutale des hormones et une hypersensibilité émotionnelle. C’est une phase transitoire permettant de passer de la grossesse au statut de mère. Au cours de cette période, beaucoup de désagréments sur les plans psychiques et physiologiques viennent bouleverser votre vie de jeune maman. D’autres sentiments se manifestent telles que la déception, la culpabilité ou l’anxiété.

Vivre une période de tristesse et de confusion durant les premiers jours suivant la naissance est tout à fait naturel. Non, vous n’êtes pas une mère indigne parce que vous avez du mal à gérer cette lourde responsabilité. Non vous n’êtes pas non plus une mauvaise mère parce que vous voulez vous accorder un moment en solitaire. Vous avez besoin de souffler, car devenir maman fait partie des épreuves les plus intenses d’une vie. Pour faire face à tous ces changements, il vous faut du temps. Vos différentes émotions postnatales sont un mécanisme de défense qui marque votre adaptation à votre nouvelle vie.

Dans vos moments de doute, gardez en tête la citation de Linda Wooten, qui considère les mères comme des battantes : « Être mère, c’est découvrir des forces que l’on ignorait posséder et faire des choses dont on ne se croyait pas capable ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Votre thérapie à 90 € pour 1 mois complet

Votre accompagnement en thérapie pendant 30 jours à partir 90 € le mois complet. (Échange tous les jours avec un psychologue spécialisé et diplômé 5J/7)

Choisissez un(e) psychologue spécialisé dans votre problématique et démarrez votre programme d’accompagnement immédiatement.

3 psychologues en ligne