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Quelles sont les causes de la boulimie nerveuse ? (+ 3 solutions)

Lucie M

La boulimie est un trouble du comportement alimentaire (TCA) qu’on appelle également boulimie mentale ou nerveuse. Multifactorielle, la boulimie, est souvent consécutive à un choc émotionnel ou à un traumatisme. Il existe également des populations à risque telles que les personnalités de type borderline, les personnes perfectionnistes ou lorsqu’il y a une comorbidité comme des troubles anxieux ou un syndrome dépressif.

Comprendre la boulimie est crucial pour offrir une aide appropriée aux personnes concernées. Dans cet article, nous aborderons les causes et les solutions liées à la boulimie afin d’offrir un soutien adéquat aux personnes qui en souffrent.

Quelles sont les causes de ce trouble du comportement alimentaire ?

Les facteurs biologiques et génétiques

Comme pour tous les TCA, les facteurs génétiques ont une place dans les causes de risque. Lorsqu’un membre de la famille en souffre, les autres ont alors 3 fois plus de risque de développer la maladie également. Il existe donc des gènes prédisposant, mais aussi une notion d’antécédents familiaux. Ils sont responsables d’une augmentation du risque, notamment lors de la présence de comorbidités telles que la dépression, les addictions ou encore des problématiques de poids comme l’obésité par exemple.

Des études ont montré que les personnes atteintes de boulimie peuvent avoir des déséquilibres chimiques au niveau du cerveau, principalement en ce qui concerne la sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans la régulation de l’humeur, de l’appétit et du sommeil. Ces déséquilibres peuvent influencer les comportements alimentaires et les émotions.

D’autres études ont également montré que les personnes boulimiques peuvent avoir des anomalies dans les systèmes de régulation de la satiété et de la faim au niveau du cerveau. Il existerait une réponse altérée à la leptine, une hormone qui régule la sensation de satiété, ce qui peut conduire à une augmentation de la consommation alimentaire.

De plus, des anomalies dans les zones du cerveau associées à la régulation de l’appétit et de l’humeur, comme l’hypothalamus et le cortex préfrontal, ont été constatées chez les personnes atteintes de boulimie.

Chez la femme, un déficit hormonal touchant les fonctions ovariennes pourrait également être à l’origine de ce trouble.

Les facteurs psychologiques et émotionnels

Si les causes de la pathologie sont multifactorielles, les facteurs psychologiques et émotionnels jouent un rôle majeur dans ce trouble : le choc émotionnel est une des causes psychologiques principales. Toutefois, il en existe bien d’autres encore.

Populations à risque et vulnérabilités

Certaines populations sont plus vulnérables, plus fragiles, et dites particulièrement à risque. Citons par exemple :

  • Les personnes souffrant d’un trouble de l’attachement : des carences affectives durant l’enfance peuvent engendrer un sentiment d’insécurité ou de dépendance affective à l’âge adulte. La nourriture vient alors remplir un vide intérieur.
  • Les personnes souffrant de syndrome dépressif : la boulimie nerveuse peut être consécutive à une phase dépressive. Là encore, le vide intérieur ressenti durant la dépression entraîne des épisodes boulimiques. La culpabilité éprouvée ensuite renforce les symptômes dépressifs qui aggravent alors les crises de boulimie. Ce dysfonctionnement se transforme en un véritable cercle vicieux.
  • Les personnes victimes d’un traumatisme : ce dernier peut être causé par de nombreuses situations comme un deuil, un divorce, des carences affectives, une rupture sentimentale, des maltraitances physiques, un traumatisme sexuel ou encore des violences psychologiques vécues dans une relation toxique.
  • Les personnalités perfectionnistes.
  • Les personnes en proie avec la succession de régimes pour maigrir : ces périodes restrictives peuvent impacter le fonctionnement métabolique et engendrer une peur de grossir.
  • Les personnalités de type borderline : elles se caractérisent par une impulsivité, une instabilité émotionnelle et une peur de l’abandon. Les angoisses rencontrées sont comblées par des mécanismes de défense névrotiques.
Un repérage ciblé indispensable
L’HAS préconise, dans sa recommandation de bonne pratique, de procéder à un repérage ciblé qui doit être réalisé chez les groupes à risque : étudiants, sportifs, personnes en insuffisance pondérale, personnes en situation d’obésité notamment.
Outre les acteurs du système de soins, chacun peut prendre part à cette prévention. L’HAS cite également les éducateurs, les professeurs de sport, le personnel scolaire, les parents, le personnel en milieu de garde ainsi que le personnel de cantine.

Sexe, âge et autres facteurs

Outre le sexe (les femmes sont plus exposées que les hommes) et l’âge (le trouble apparaît généralement vers l’adolescence), d’autres facteurs entrent en jeu :

  • Le manque de confiance en soi ;
  • L’attrait pour la perfection du corps ;
  • Un tempérament impulsif ;
  • Un rejet de son apparence corporelle ;
  • Les troubles anxieux et le stress ;
  • Les besoins excessifs d’affection.

Enfin, un entourage familial toxique peut favoriser la survenue du trouble. En plus des carences affectives déjà abordées, il existe des familles dysfonctionnelles, étouffantes ou au contraire totalement détachées. Des remarques blessantes répétées et des conduites grossophobes peuvent aussi engendrer un sentiment de mal-être, une dysmorphophobie et un besoin de modifier son apparence corporelle pour la faire correspondre à ce qu’attend l’entourage, un exemple de minceur.

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Les fiches outil de l’HAS
La Haute autorité de santé a mis en place des outils pour répondre aux attentes des professionnels, des patients et de leur entourage. Ils visent à venir en aide aux personnes boulimiques en fournissant des éléments d’informations pratiques. Ces 8 fiches sont faciles d’accès et très enrichissantes : repérage de la maladie ; comment en parler, complications somatiques et prise en charge…

Comment soigner la boulimie nerveuse ?

Lorsque le diagnostic de la maladie est établi, il convient alors de trouver la ou les approches les plus adaptées en fonction du degré de sévérité, de l’entourage familial, des attentes du patient ainsi que d’éventuelles pathologies ou troubles associés. Il existe différentes approches thérapeutiques.

L’approche psychothérapeutique

Elle est la première forme de prise en charge dans le cas de troubles boulimiques. Le choix de la psychothérapie la plus adaptée se fait en accord avec les besoins et les attentes de la personne boulimique. Les objectifs sont de comprendre les causes du TCA, restaurer une estime de soi et retrouver un fonctionnement alimentaire adéquat.

Plusieurs approches psychothérapeutiques existent :

  • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : elle vise à comprendre et à modifier les schémas de pensées négatifs afin de modifier les comportements problématiques pour reprendre une habitude alimentaire adaptée. La TCC va soulager les symptômes rapidement et a fait ses preuves dans le traitement des TCA.
  • La thérapie familiale permet d’intégrer la famille dans le processus de guérison et de leur faire prendre part à la prise en charge.
  • L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing). Elle est tout particulièrement utilisée dans le cas d’une composante traumatique (avec ou sans PTSD). Elle vise à débloquer des émotions négatives mémorisées dans le système nerveux.

Les groupes de soutien pour le patient lui-même et pour son entourage (s’il le souhaite) peuvent être intégrés en parallèle de la thérapie.

Connaissez-vous la thérapie interpersonnelle ?
Beaucoup moins répandue que la thérapie cognitivo-comportementale, la TIP est pourtant tout aussi efficace. Basée sur la théorie de l’attachement, elle était tout particulièrement utilisée dans les dépressions. Or, des applications récentes révèlent sa grande efficacité dans les TCA, et notamment en cas de boulimie.

Les traitements médicamenteux

Un traitement antidépresseur peut être prescrit lorsque des comorbidités existent, notamment des signes de dépression ou des angoisses intenses. Dans les cas sévères de boulimie, il semble que l’usage de fluoxétine permet de prévenir les crises et de les espacer.

Des anxiolytiques peuvent également être une aide thérapeutique. Toutefois, ce ne sont pas des traitements de première intention, en particulier pour les sujets jeunes.

L’approche nutritionnelle et psychocorporelle

Il ne faut pas oublier ces deux autres approches essentielles. Un travail en lien avec l’éducation diététique est primordial pour retrouver un rééquilibrage alimentaire. Il se fait avec une diététicienne nutritionniste qui va réapprendre au patient à s’alimenter de manière régulière, saine et diversifiée.

L’approche psychocorporelle vise à se réapproprier son corps et être plus en paix avec son image. Elle passe par exemple par la pratique de la sophrologie, la relaxation ou l’art-thérapie.

Peut-on prévenir la boulimie ?

Oui, mais la prévention de la boulimie peut être délicate, car il s’agit d’un trouble de santé mentale complexe qui peut être accentué par de nombreux facteurs différents, notamment des pressions socioculturelles, des troubles de l’humeur ou des problèmes de régulation des émotions.

Cependant, voici quelques stratégies qui peuvent aider à prévenir la boulimie :

  1. Favoriser une image corporelle positive dès l’enfance : encourager une image corporelle positive et saine chez les enfants et les adolescents en évitant les commentaires négatifs sur le poids ou la forme du corps.
  2. Éviter les régimes restrictifs : les régimes extrêmes ou trop privatifs peuvent causer une obsession pour l’image corporelle et conduire à la boulimie. Il est important de favoriser une alimentation équilibrée et de ne pas se priver de nourriture.
  3. Éviter les situations stressantes qui peuvent favoriser des comportements alimentaires compulsifs chez certaines personnes. Apprendre des techniques de gestion du stress, comme la méditation ou la relaxation, peut aider à réduire les troubles anxieux.
  4. Pratiquer une activité sportive régulière.
  5. Éduquer sur l’alimentation équilibrée : enseigner aux enfants et aux adolescents les principes d’une alimentation plus saine, en mettant l’accent sur la diversité.
Briser le silence pour guérir

Il est important de briser le silence autour de la boulimie et de sensibiliser le public à cette pathologie. Si vous (ou quelqu’un que vous connaissez) présentez des symptômes de boulimie, il est crucial de chercher de l’aide auprès d’un professionnel qualifié.

Le traitement de la boulimie peut inclure la psychothérapie par la TCC, la médication et/ou des interventions nutritionnelles. Il est également essentiel de comprendre que la boulimie nerveuse n’est pas une faiblesse personnelle ou un choix, mais bien une maladie qui nécessite un traitement professionnel, et non un jugement.

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