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Syndrome d’Asperger : les signes clés chez l’enfant, l’homme et la femme

Lucie M

Selon les dernières estimations, le syndrome d’Asperger, qui fait partie du trouble du spectre de l’autisme depuis le DSM-5, toucherait environ 1 % de la population mondiale, bien que les chiffres puissent varier d’une étude à l’autre. Il est intéressant de noter que ce syndrome est plus fréquent chez les garçons que chez les filles, avec un ratio d’environ 4 à 1. Mais comment reconnaître le syndrome d’Asperger ? Découvrez tous les symptômes clés chez les enfants et les adultes.

Quels sont les symptômes de la maladie d’Asperger ?

Si les symptômes du trouble Asperger ont des points communs chez l’enfant, l’homme et la femme atteints du syndrome, ils diffèrent cependant légèrement. En effet, à l’âge adulte, s’ajoutent les soucis rencontrés dans la séduction, la vie sexuelle et la vie professionnelle.

De plus, les femmes possèdent la particularité de pouvoir se camoufler dans la population générale en minorant leurs symptômes, entraînant ainsi des retards, voire des impasses, sur le diagnostic.

Les signes chez l’enfant Asperger

Les signes caractéristiques du trouble sont nombreux chez l’enfant Asperger. Les plus fréquents sont les difficultés de communication et d’interactions sociales, mais on retrouve également des troubles sensoriels ou l’obligation de conserver une routine rigide, avec des intérêts restreints.

Une communication orale compliquée

Seul le sens littéral des mots est compris par les personnes atteintes du syndrome d’Asperger. Le second degré, l’humour et les non-dits ne sont pas intégrés, et ce dès le plus jeune âge. La communication non verbale reste compliquée également puisque le langage corporel, le sens des gestes n’est pas saisi.

De plus, le discours (souvent répétitif) est exprimé sur un ton monocorde qui ne laisse aucune place aux émotions et aux ressentis. Peu importe le contenu de ce qui est dit, la tonalité de la voix employée reste le même, ce qui peut décontenancer l’interlocuteur.

La syntaxe et le vocabulaire sont intégrés, parfois même excellents chez les enfants dès l’âge de 2 ans, mais la façon de parler n’est pas appropriée au contexte. Il n’y a pas de retard de langage puisque celui-ci est généralement acquis entre 18 et 30 mois et certains enfants Asperger possèdent un champ linguistique exceptionnel pour leur âge.

Une compréhension des mots hors du commun (hyperlexie) peut entraîner une véritable boulimie de lecture dès 3 ou 4 ans. D’ailleurs, dans ce cas, il n’est pas rare que les enfants aient 4 ans d’avance par rapport aux autres. C’est-à-dire qu’à l’âge de 4 ans, ils possèdent le vocabulaire et le maîtrisent comme un enfant de 8 ans.

Des difficultés scolaires

Lorsque l’enfant est éduqué dans un milieu scolaire classique, il peut rencontrer des obstacles, car son trouble nécessite un apprentissage individualisé et adapté. Lorsque le diagnostic est posé, les parents ont le choix entre laisser l’enfant en milieu ordinaire avec une auxiliaire de vie scolaire (AVS), l’apprentissage à la maison ou la scolarisation en unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS).

Si ces enfants possèdent un QI dans les normes, voire plus élevé, ils éprouvent des difficultés dans les problèmes demandant un raisonnement avancé. De plus, ils montrent des soucis d’organisation, de locomotion, de coordination et ils sont plus lents que les enfants neurotypiques de la classe. On peut retrouver certains « problèmes » de comportement propres au haut potentiel.

À cela s’ajoutent d’autres difficultés propres à l’enfant Asperger :

  • L’intégration des codes de conduite en classe ;
  • Sa grande fatigabilité ;
  • Un désintérêt complet pour certaines disciplines ;
  • Une relation complexe avec les autres élèves ;
  • Une hypersensibilité aux stimuli extérieurs, nombreux dans une salle de classe.

Des interactions sociales qui ne vont pas de soi

Si les enfants neurotypiques vont naturellement vers les camarades de leur âge et nouent rapidement des relations, il n’en est pas de même pour les plus jeunes Aspie. Leurs attitudes, leur façon de parler, leur hypersensibilité aux sons et aux lumières font parfois peur aux autres élèves, qui ne comprennent pas leur comportement.

Les interactions sociales sont complexes, car elles demandent l’intégration de différents codes que les enfants Aspie ne possèdent pas.

Les jeux des plus jeunes sont souvent représentés par des actions de “faire semblant”. Faire semblant d’être malade pour jouer au docteur, faire semblant d’être un pirate qui recherche un trésor, faire semblant d’être une princesse qui se coiffe pour attendre son prince charmant : autant de choses que l’enfant Aspie ne peut pas faire. Cette impossibilité de se prêter à ses imitations créatives le coupe dans ses relations avec les enfants neurotypiques.

Une hyper réactivité aux stimuli

Les enfants souffrant du syndrome d’Asperger ne montrent parfois aucune sensibilité aux stimuli, mais la plupart du temps, ils y sont hypersensibles et hyper réactifs, comme chez les Hauts Potentiels Émotionnels (HPE). Le moindre son, la moindre lumière peut suffire à enclencher une réaction disproportionnée, voire de la violence.

Les deux sens les plus concernés par cette pathologie sont le toucher et l’ouïe. En règle générale, les enfants Aspie détestent être touchés et sont extrêmement réactifs aux bruits. Ils sont aussi très sensibles au goût et montrent une intolérance à certaines textures d’aliments.

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Une routine rigide

Comme toutes les formes d’autisme, l’enfant Asperger a besoin d’une routine exacerbée et rigide, qui est un véritable mode de fonctionnement. Chaque jour les mêmes actes sont répétés, aux mêmes heures ; les changements et les imprévus sont très compliqués à gérer. Les comportements sont stéréotypés, les phrases répétitives. Cette routine parfaitement rodée contribue au bien-être de l’enfant, elle le rassure.

Lorsqu’il est anxieux par exemple, l’enfant Aspie présente des maniérismes moteurs comme se tordre les mains, se balancer ou encore émettre des sons répétitifs qui ne semblent avoir aucun sens.

Ses habitudes sont visibles aussi dans ses activités : il investit un ou deux centres d’intérêt, souvent à l’excès et montre un désintérêt complet pour les autres domaines de la vie. L’attachement à ses sujets de prédilection, parfois très particuliers (les panneaux de signalisation, les robots ménagers, les dinosaures…) est souvent envahissant et obsessionnel.

Les signes chez l’adulte Aspie

L’adulte Aspie présente les signes déjà évoqués chez l’enfant Asperger, mais l’arrivée à l’âge adulte ajoute quelques obstacles supplémentaires tels que des difficultés dans la sexualité, la vie de couple ou le respect des règles sociales. En outre, les écueils de communication et d’interactions sociales sont d’autant plus compliqués à vivre pour eux.

Ils peuvent d’ailleurs conduire à de l’anxiété, un isolement social, un risque de présenter des signes de dépression et un repli sur soi. Cet état de fait est encore plus vrai lorsque le diagnostic du trouble n’est pas encore établi. Lorsqu’il est clairement posé, il est souvent vécu comme un soulagement, la personne Aspie adulte comprenant pourquoi elle ressent ces émotions particulières.

Une sexualité et une vie de couple parfois difficiles

Si elles souhaitent plaire et nouer des relations sentimentales, les personnes atteintes du syndrome d’Asperger éprouvent beaucoup de difficultés pour y parvenir. En effet, elles accordent peu d’intérêt pour leur apparence corporelle et leurs tenues vestimentaires. De fait, les interactions amoureuses peuvent s’avérer plus compliquées.

De plus, il existe chez les Aspie un manque d’empathie et une incapacité à reconnaître les émotions faciales, le langage corporel ainsi que les non-dits ou l’ironie, ce qui ne facilite pas une vie de couple épanouissante.

Une maladresse évidente

Une maladresse physique et sociale est évidente chez l’adulte Aspie. Ce qui pourrait être vu comme de la naïveté chez l’enfant n’est plus de mise chez l’adulte. Les impairs, la démarche mal coordonnée et les déplacements maladroits sont fréquents.

Des règles sociales difficiles à suivre

Là encore, l’incapacité à comprendre et à suivre les règles sociales est bien plus problématique à l’âge adulte. S’il est convenu que les enfants testent les convenances, car cette transgression fait partie du développement normal, il n’en est pas de même lorsque la maturité est atteinte. La société attend alors que chacun se conforme aux normes préétablies. Or, cela est un véritable défi pour les personnes souffrant du syndrome d’Asperger.

De plus, dans leur vie personnelle et professionnelle, leurs sujets de conversation sont souvent les mêmes, pouvant engendrer de l’ennui chez leurs interlocuteurs.

Une capacité de concentration hors du commun

La faculté de concentration est souvent exceptionnelle chez les adultes Aspie. Cette faculté engendre possiblement de grandes réussites professionnelles. Leur capacité de concentration va généralement de pair avec une mémoire singulière.

S’il existe des composantes négatives dans la vie quotidienne des Aspie adultes, il est important de rapporter également que ces derniers possèdent de nombreux atouts bienvenus dans bien des domaines. Ils sont honnêtes, francs, loyaux et montrent une absence de préjugés sur les gens qui les entourent.

Des universités Aspie-Friendly pour les jeunes adultes
Aspie-Friendly est un programme d’inclusion mis en place dans les universités. Il a pour but de faciliter la transition, accompagner l’orientation, personnaliser le parcours universitaire, sensibiliser les enseignants et les étudiants, mais également favoriser l’insertion professionnelle dès la sortie de l’université.

Les symptômes particuliers chez la femme Asperger

Si le ratio d’une femme atteinte de la maladie d’Asperger pour quatre hommes a longtemps interrogé les scientifiques, ce mystère semble aujourd’hui en partie résolu. Effectivement, les symptômes particuliers que présente la femme Aspie sont un début d’explication possible.

Aussi appelées “femmes caméléons” elles sont longtemps passées sous les radars diagnostics. Capables de se camoufler et de répondre aux codes sociaux attendus, elles échappent bien plus souvent que les hommes à la confirmation du trouble. Si leur ton reste monocorde, elles sont moins enclines au bégaiement que les hommes Aspie.

Relations sociales/codesCapacités intellectuellesÉmotionsHabitudes et

Personnalité

– Elle est vue comme quelqu’un de peu amical, voire égocentrique

– Possiblement mutique ou au contraire logorrhéique

– N’a pas beaucoup d’amies et n’aiment pas faire du shopping, se maquiller, passer du temps à prendre soin de son apparence

– Selon sa façon de répondre aux stimuli externes, elle peut adorer ou détester les relations sexuelles

– Peut donner l’impression d’apprécier les relations sociales, même si ce n’est pas vraiment le cas

– Capacités artistiques développées

– Possible diagnostic d’enfant à haut potentiel durant son enfance (HPI)

– Souvent hyperlexique

– A pu faire de longues études

– Présente des centres d’intérêt particuliers

– Parvient difficilement à conserver un emploi dans la durée

– Montre une curiosité exacerbée pour la science, le design, l’écriture, les langues ou la sociologie

– Importante anxiété intérieure, crises d’angoisse

– Peut parler facilement de ses sentiments et de ses émotions

– Hypersensibilité aux stimuli hormis pour le goût et la texture des aliments

– Présente des soucis gastro-intestinaux

– Les sentiments d’injustice peuvent la rendre violente

– Humeur changeante

– Possible dépression et bipolarité

– Femme excentrique

– Vêtements qui reflètent cette excentricité ou vêtements simples et confortables

– Est capable de montrer des expressions sur son visage et peut adopter un langage corporel

– Semble souvent plus jeune que son âge

– N’a pas une identité forte et possède la faculté de s’adapter à la personne en face d’elle

– Rigide dans ses habitudes

À lire aussi : Haut Potentiel Intellectuel : 15 Symptômes pour détecter un HPI

Des symptômes qui peuvent varier d’une personne à l’autre
Le syndrome d’Asperger, depuis le DSM-5, fait partie du spectre de l’autisme. C’est un trouble du développement caractérisé par des difficultés dans les interactions sociales, des intérêts restreints, des routines rigides, des difficultés de communication et des sensibilités sensorielles. Alors que les symptômes varient d’une personne à l’autre, il est essentiel d’en reconnaître et d’en comprendre les particularités, que ce soit chez les enfants ou chez les adultes.

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